CRISES ET REPRISES AU MOYEN ÂGE : les sources médiévales de la conjoncture méditerranéenne (VII‐XV)
La notion de crise a souvent été utilisée au sujet de la Méditerranée médiévale afin de décrire des situations variées, de chronologie diverse et qui se sont développées au sein d’entités politiques distinctes (Occident latin, Islam et Byzance). Ses définitions et ses usages sont donc loin d’être univoques. En outre, les analyses oscillent souvent entre crise d’un « système méditerranéen », de régions plus restreintes ou de la Méditerranée elle‐même (d’un point de vue écologique). Enfin, si l’anachronisme maîtrisé, qui a amené à utiliser le mot « crise » pour désigner un ensemble de phénomènes, a plutôt à l’origine une dimension économique, cette dernière est rarement analysée de manière isolée lorsqu’elle est appliquée à la période médiévale, ce d’autant plus qu’hier comme aujourd’hui, les acteurs contemporains des événements tendent à raisonner en termes moraux autant sinon plus qu’en termes sociaux, politiques ou économiques. Si les crises identifiées par l’historiographie ont été l’objet de réinterprétations, voire d’une révision drastique, il nous a semblé que confronter les réflexions menées sur ce thème par les spécialistes des trois grandes aires culturelles de la Méditerranée et pour trois grands moments du Moyen Âge —limites souvent bousculées et remises en cause, mais qui continuent de guider nombre de réflexions— pouvait permettre d’établir un premier bilan et de mettre en regard les apports récents de la recherche. Il s’agira de s’interroger en particulier sur les méthodes d’enquête et la place de l’économie au sein des crises évoquées.
16 ET 17 SEPTEMBRE 2013
Colegio de España
Cité internationale universitaire de Paris 7E, bd Jourdan Paris 14°